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Chaumières : origine, avantages, préjugés … Faisons le point.

Présentes dans plusieurs pays d'Europe, en France c’est en Bretagne et en Normandie qu’elles sont le plus répandues. Or, n’est-ce pas paradoxal pour ces régions jugées pluvieuses de posséder autant de ces toitures qu’on a de cesse de qualifier d’incompatibles avec les intempéries ? Suite à notre échange avec Dimitri Leprestre, chaumier de profession, nous déferons ici des préjugés qui ont la dent dure !
Jadis, elles étaient construites dans un souci d’économie. Les paysans bâtissaient ces maisons avec le tout-venant : paille, terre, bois... Ainsi, ils mettaient à sécher la partie de la tige des plantes ou céréales (blé, seigle, jonc, roseau...) qui restait sur pied après moisson, devenant alors le chaume pour s’en servir comme toiture. De nos jours, les chaumiers ont su garder ce savoir-faire mais dans un but différent.
Dimitri nous le confirme, autrefois perçue comme un matériau peu noble, la chaume est aujourd’hui considérée comme un excellent isolant, du point de vue thermique ou phonique : « Son pouvoir isolant est conséquent : 30 cm de chaume ont la même efficacité thermique qu’une toiture d’ardoise avec 10cm de laine de verre.». Alors, pourquoi certaines personnes y sont-elles encore réfractaires ?
L’un des secrets d’un chaume qui dure est un chaume qui jouit d’une bonne exposition pour pouvoir sécher correctement : il n’est donc pas recommandé à proximité des arbres (lorsque l’arbre atteint sa maturité, ses branches ne devraient pas se trouver à moins de 2 mètres de la bâtisse). Il existe néanmoins un autre a priori, complètement infondé : “Les gens ont la peur du feu” nous dit Dimitri. “Pourtant, un ami pompier me l’a confié : il préfère éteindre les feux de chaumière car le roseau est si tassé que le feu à moins d’oxygène pour s’y propager.” Une toiture de chaume bien entretenue et réalisée dans les règles de l’art ne représente pas plus de risque d’incendie.
Aujourd’hui, Dimitri se fait fort de lutter contre ces préjugés qui entretiennent un manque de visibilité sur ce métier : “Il y a moins de 100 entreprises en France avec beaucoup de départs en retraite. J’ai été formé par des professionnels passionnés et il me tient à cœur de leur donner cette visibilité pour ne pas voir s’éteindre leur savoir-faire.”
Il y a encore beaucoup à dire sur ce sujet, alors pour tout renseignement, n’hésitez pas à joindre Dimitri, membre de l’Association Nationale des Couvreurs Chaumiers.
La Passion du Chaume
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